lundi 15 juin 2009

Philippe Mac Leod et l'attention

Il suffit parfois d’une attention plus soutenue pour basculer dans un autre monde. Nous nous éveillons alors dans un pays vierge, inconnu jusqu’alors, dans une lumière d’une fraîcheur réjouissante, qui nous persuade d’avoir franchi un pas, une frontière invisible. La plupart du temps, nous ne faisons que passer, toujours un peu engoncés en nous-mêmes, dans nos petits problèmes, absorbés par l’activité incessante de notre mémoire ou de notre imagination. Nos yeux sont ouverts, nous savons ce que nous faisons, mais nous ne savons pas que nous sommes là, que nous existons, et que cette vie à elle seule recèle une lumière prodigieuse. L’attention nous arrache à nos fantômes, à cette cavité sombre au creux de laquelle nous nous tenons cachés. Elle nous projette au-dehors, tout entiers, corps et âme.
Aucune poigne pourtant ne nous a saisis. C’est notre coeur qui s’éploie. C’est de l’intérieur que nous nous ouvrons, infiniment, de sorte qu’il
n’y a plus ni dehors ni dedans.[...]

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Né en 1954, Philippe Mac Leod réside dans les Pyrénées, où il mène une vie contemplative depuis plusieurs années. Née de la rencontre du ciel et de la terre, sa poésie traduit la quête de transparence qui est au cœur de son expérience spirituelle. Il a publié deux recueils de poèmes aux éditions Le Castor astral : La Liturgie des saisons (Prix Max-Pol Fouchet 2001) et Le Pacte de lumière (2007). Aux éditions Ad Solem, vient de paraître L’Infini en toute vie (2008), une suite de méditations sur les chemins de montagne, pour faire descendre en nous le murmure des hauteurs.

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